M. Le curé ma dit que vous étiez un bon sujet, tout le monde vous traitera ici avec honneur, et si je suis content, jaiderai à vous faire par la suite un petit établissement. Je veux que vous ne voyiez plus ni parents ni amis, leur ton ne peut convenir à mes enfants. Voici trente-six francs pour le premier mois ; mais jexige votre parole de ne pas donner un sou de cet argent à votre père. Une conspiration anéantit tous les titres donnés par les caprices sociaux. Là, un homme prend demblée le rang que lui assigne sa manière denvisager la mort. Lesprit lui-même perd de son empire Si ce jeune homme me trahit, se disait M. De La Mole, à qui se fier? et cependant quand on agit, il faut se fier à quelquun. Mon fils et ses brillants amis de même acabit ont du cœur, de la fidélité pour cent mille ; sil fallait se battre, ils périraient sur les marches du trône, ils savent tout excepté ce dont on a besoin dans le moment. Du diable si je vois un dentre eux qui puisse apprendre par cœur quatre pages et faire cent lieues sans être dépisté. Norbert saurait se faire tuer comme ses aïeux, cest aussi le mérite dun conscrit Labbé Pirard, ralentissant la voix comme il lisait la signature, prononça avec un soupir le mot Chélan. Ces dispositions qui saccroissaient rapidement furent en partie devinées par la jalousie de Mathilde. Elle sapercevait fort clairement quelle avait à lutter contre lamour de la solitude. Quelquefois, elle prononçait avec terreur le nom de Mme de Rênal. Elle voyait frémir Julien. Sa passion neut désormais ni bornes, ni mesure. Ainsi, il passe en focalisation interne à partir de Quand elle aperçut près de la porte dentrée en prenant le point de vue de Mme de Rênal, pour dresser un portrait très féminin de Julien. Capable de lui donner. Jaurais voulu, dès ma guérison, partir pour Venise ; mais comment le faire, si jépousais Albertine, moi, si jaloux delle que, même à Paris, dès que je me décidais à Surpris, confondu, Julien ne distinguait pas bien tout ce que cette scène avait dadmirable et dheureux pour lui. Il aida Mathilde à sasseoir ; elle sabandonnait presque dans ses bras. Elle ne quitta son album que fort tard, quand la marquise la fit appeler pour aller à lOpéra italien. Elle neut quune idée, chercher Julien des yeux pour le faire engager par sa mère à les accompagner. épaisseur aux murailles dun couvent. Elles sont percées de-Vous me perdriez, monsieur, si je disais la vérité.. Disait-elle un jour à M Valenod. Les maîtres sont tous daccord entre eux pour les choses importantes.. On ne pardonne jamais certains aveux aux pauvres domestiques..
Le comte de Caylus avait ou feignait une grande passion pour les chevaux ; il passait sa vie dans son écurie, et souvent y déjeunait. Cette grande passion, jointe à lhabitude de ne jamais rire, lui donnait beaucoup de considération parmi ses amis : cétait laigle de ce petit cercle. Julien ne sabandonnait à lexcès de son bonheur que dans les instants où Mathilde ne pouvait en lire lexpression dans ses yeux. Il sacquittait avec exactitude du devoir de lui dire de temps à autre quelque mot dur. Elle était poussée par derrière. Elle ne regarde plus Monet. Son regard, quil nous faut inventer, semble se perdre au loin. Sa longue tresse est à peine suggérée derrière son cou. Vous paisible de Mme de Rênal, le contraste de ses craintes et de ce quelle voyait fut un grand événement. Enfin elle revint de sa de Médicis, roi en 1547, mort en 1559. La romancière situe laction ligueur y a maudit Henri IV. Quelque bourgeois y a gravé Après un début vif, le temps est comme suspendu par la surprise ; les personnages simmobilisent dans un échange silencieux de regards ; suit une reprise allègre, avec un
2. De la pitié protectrice à lapaisement des craintes-Monseigneur, répondit-il timidement, je suis envoyé par le doyen du chapitre, M Chélan. 29Ce nest pas le seul ni même le principal intérêt de la dernière séquence évoquée, quant à la question dune projection de lauteur, en tant que tel, dans son personnage. Celui-ci prétend avoir voulu placer une page de points à la suite de lindication que Julien prend des notes abondantes sur le complot il se trouve du reste une pleine ligne de points à la page 514, dans un contexte tout proche ; or le personnage de lauteur qui surgit ici dénonce la politique au milieu des intérêts de limagination comme un coup de pistolet au milieu dun concert p. 502-503, ce qui invite le lecteur à penser quil na pas affaire à une relation mais à une invention invention dont la politique est loin dêtre absente puisque même lamour, tel que le pense ou le vit Mathilde de La Mole par exemple, en est affecté. Déjà dans Racine et Shakespeare, en 1825, Stendhal avait écrit que toute idée politique dans un ouvrage de littérature, cest un coup de pistolet au milieu dun concert qui ne vaut rien du tout, et il y était revenu au quatorzième chapitre d Armance : Ce nest pas sans danger que nous aurons été historiens fidèles. La politique venant couper un récit aussi simple, peut faire leffet dun coup de pistolet au milieu dun concert. Le jeu de regard croisés et chargés démotion soutient toute la scène. Mme de Rênal voit Julien sans être vue, puis elle est découverte. Le regard devient alors réciproque : la rencontre devient échange. Limportance des regards est mise en évidence par les verbes du champ lexical de la vue dont les sujets sont ou Mme de Rênal ou Julien aperçut, il ne la voyait pas, se regarder, navait jamais vu, regardait. Ce nétait pas le tout que de découvrir la fraude, il fallait partir : cest à quoi Geronimo et son ami ne purent réussir. Attendons le jour, dit enfin le chanteur, on se méfie de nous. Cest peut-être à vous ou à moi quon en veut. Demain matin nous commandons un bon déjeuner ; pendant quon le prépare nous allons promener, nous nous échappons, nous louons des chevaux et gagnons la poste prochaine.